On a pratiquement dit tout et n'importe quoi à propos des bienfaits réels ou supposés du Yoga. Depuis ses défenseurs les plus ardents qui y voient souvent une espèce de panacée à tous les problèmes physiques et mentaux, certains anciens texte indiens qui nous annoncent la fin de toutes les maladies, la vie éternelle et des pouvoirs extraordinaires, et jusqu'à la multitude de pratiquants occidentaux qui ne l'envisage que comme une simple gymnastique (plus ou moins) douce et exotique (et sans parler des gens qui pensent qu'il s'agit d'une discipline de charlatans).

Je pense que la seule attitude raisonnable, c'est d'essayer vous-même, pour voir ce qu'il en est ! Le Yoga est multiple et varié, je crois que ses effets le sont tout autant et dépendant énormément de chacun, de la manière dont on aborde la pratique, de ce que l'on y cherche, et de l'état d'esprit dans lequel on est en général... en sachant que la pratique elle-même peut changer ces paramètres et que c'est même souvent précisément un effet recherché !

Aussi, je ne vais pas vous faire le catalogue, que l'on peut trouver ailleurs, des nombreux effets bénéfiques des postures, ou de la pratique de la méditation. Sachez toutefois que tout cela a été étudié très sérieusement par de nombreux médecins de par le monde et que l'efficacité du Yoga pour améliorer la santé physique et mentale est prouvée scientifiquement. Aujourd'hui, la pratique du Yoga est associée à de nombreuses thérapies dans des hôpitaux renommés, y compris pour des pathologies très graves, allant jusqu'aux soins palliatifs ou la fin de vie.

Je crois toutefois que certaines histoires peuvent être plus parlantes, aussi, voici quelques témoignages.

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Moi pour commencer

Bin oui, je pense que c'est le minimum, en tant qu'enseignant, que je puisse témoigner de ce que le Yoga a fait pour moi. Avant toute chose, il faut préciser que je me considère toujours comme un étudiant, sur le même chemin d'apprentissage que tout le monde. Bien sûr, j'admire beaucoup ces profs de Yoga qui sont ont un corps de rêve, une souplesse de danseur et qui accomplissent toutes les postures les plus acrobatiques en paraissant nager dans le bonheur et la réalisation personnelle, mais quand à moi, je n'en suis certainement pas là. J'essaye de développer ma pratique personnelle, de travailler sur ce qui m'entrave, et de témoigner, d'être le plus honnête possible vis-à-vis des gens qui assistent à mes cours.

La grande claque que j'ai prise en commençant la pratique, c'est celle de la réalisation qu'à travers une pratique qui semble simplement physique, par le corps, on peut calmer profondément le mental sans s'abrutir, comme je le faisais dans le sport jusque là, mais de façon pleinement consciente et raisonnée.

Je crois que, pour les occidentaux, l'un des premiers effets que l'on peut ressentir en pratiquant, c'est la possibilité de calmer la folle du logis qui est toujours affairée dans notre tête : de ralentir notre mental toujours hyperactif, de ne plus se laisser déborder par les pensées incessantes, de se vider la tête sans s'abrutir pour autant. Il y a deux aspects à ce processus : d'une part se rendre compte que nous ne sommes pas (seulement) définis par nos pensées, et d'autre part qu'il est possible de ne pas s'attacher aux flux des pensées. La promesse du Yoga est qu'il existe un état de conscience, que la pratique vise à atteindre, où l'on peut simplement laisser passer les pensées qui surgissent et s'immerger dans un esprit calme et transparent. Ça a l'air un peu fumeux dit comme ça, mais je pense que, de façon très terre à terre, la pratique des postures donne rapidement un aperçu de cette possibilité, et que c'est ce qui rend le Yoga très précieux pour les occidentaux, et pour moi en particulier. On peut très vite constater les effets positifs de la pratique sur notre relation aux autres, au stress, aux tensions du quotidiens ou à la frénésie de la vie moderne en occident. Ces effets sont autant mentaux que physique, et la prise de conscience profonde de l'inter-relation intime entre l'état du corps et du mental est aussi un merveilleux cadeau du Yoga.

Au niveau physique, pour donner un exemple très terre à terre, ayant un dos très fragile, j'ai souffert pendant des années de douleurs lombaires répétées qui m'ont régulièrement posé de gros problème pour ma pratique du volley-ball. Je suis profondément persuadé que c'est grâce au Yoga que je peux encore jouer à ce sport aujourd'hui sans me retrouver bloqué toutes les 3 semaines comme auparavant.

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B. K. S. Iyengar, l'une des grandes « pointures » du Yoga moderne

Le grand yogi et professeur B. K .S. Iyengar a évoqué à de nombreuses reprise son expérience du Yoga étant enfant. Il est né en 1918, au sein d'une famille pauvre, en pleine épidémie de grippe (la fameuse « grippe espagnole »). Sa mère ayant contracté la maladie pendant la grossesse, le jeune bébé était particulièrement faible à la naissance. Les membres frêles, une tête trop grosse et disgracieuse qu'il avait du mal à soulever, la famille s'est même demandée s'il allait simplement survivre plus que quelques jours. Enfant maladif et de constitution très fragile, il sera affecté par pratiquement tous les microbes qui passent durant son enfance : malaria, tuberculose, typhoïde, ... Iyengar raconte que son humeur n'était évidemment pas des plus joyeuses et qu'il s'est demandé maintes fois si cette vie valait la peine d'être vécue.

Ayant perdu ses parents très jeunes, Iyengar se retrouvera chez son beau-frère, un célèbre érudit en philosophie et langues anciennes, professeur de Yoga et médecin traditionnel, Tirumalai Krishnamacharya, le « père » du Yoga moderne. Sous le patronage du Maharaja de Mysore, ce dernier avait ouvert une école de Yoga dans le magnifique palais de Jaganmohan et le jeune Iyengar pourra, avec les membres de la famille royale, profiter de l'enseignement de son illustre beau-frère.

Selon lui, c'est bien le Yoga qui lui a sauvé la santé et la vie. Pas moins de 7 ou 8 années de pratique assidue lui ont été nécessaires pour retrouver un corps en bonne santé, et c'est le Yoga qui lui a rendu goût à la vie. Après une longue carrière internationale d'enseignement qui a permis de faire connaître le Yoga dans le monde entier, Iyengar s'est éteint en 2014, à l'âge de 95 ans.

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Yehudi Menuhin, peut-être le plus célèbre élève d'Iyengar

En 1951, le célèbre violoniste Yehudi Menuhin souffrait de nombreux maux dont sont souvent accablés les stars aux agendas trop chargés : douleurs articulaires et musculaires liées à la pratique intense du violon, ainsi que fatigue nerveuse, insomnies, incapacité à se détendre, ... On dirait peut-être aujourd'hui qu'il était au bord du burn-out et lui-même se décrivait à l'époque comme « à bout de souffle ».

Ayant trouvé un livre de Yoga chez son ostéopathe, Menuhin commença à pratiquer seul pour découvrir s'il pouvait en tirer des bénéfices. Au cours de ses nombreux voyages dans le monde, et particulièrement en Inde où il donna plusieurs concerts de charité, il pu également travailler avec divers professeurs, mais aucun ne lui fit une impression durable. C'est seulement lorsqu'il rencontra B. K. S. Iyengar en 1952 qu'il commença à entrevoir les véritables bienfaits que pouvait lui apporter le Yoga.

Une entrevue entre les deux hommes, arrangée entre 2 rendez-vous et qui devait durer 5 minutes, s'étala finalement pendant plus de 3 heures et fut le départ d'une profonde amitié. Sous la conduite d'Iyengar, Menuhin commença à se sentir revitalisé en s'attaquant à quelques asanas simples. Et lorsqu'il mentionna ses problèmes de sommeil et de tension nerveuse, Iyengar lui permis de se détendre et même de dormir profondément en quelques minutes de pratique, ce qu'il n'avait plus fait depuis des jours.

Très rapidement, Menuhin informa Iyengar qu'il voulait s'investir profondément dans le Yoga sous sa direction. Il devint un étudiant acharné et il commença à intégrer la pratique dans sa vie de tous les jours. En 1982, à l'âge de 66 ans, il alla même jusqu'à diriger, en posture sur la tête et avec les pieds, l'Orchestre Philharmonique de Berlin pour l'ouverture de la cinquième symphonie de Beethoven !

Sous la direction attentive d'Iyengar, les douleurs de Menuhin disparurent complètement, il retrouva le sommeil et il aborda ses problèmes de stress d'une toute autre façon. Il écrivit que « le Yoga a fait une contribution considérable à ma quête de compréhension consciente de la mécanique de jouer violon » et il déclara qu'Iyengar était « som meilleur professeur de violon ».

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En construction...

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Iyengar, B.K.S., Abrams, D. & Evans, J.J. (2005). Light on Life: The Yoga Journey to Wholeness, Inner Peace, and Ultimate Freedom. Pennsylvania: Rodale. ISBN 1-59486-248-6

Certains passages sont une traduction et/ou adaptation libre, par moi, de la biographie d'Iyengar écrite par Kofi Busia (spécifiquement la page 13).